• Eric
  • octobre 21, 2025
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Voyager en Jordanie : sécurité, risques et zones à éviter

Voyager en Jordanie : sécurité, risques et zones à éviter

Nous venons de passer trois semaines en Jordanie avec notre petit garçon et la question de la sécurité nous a longtemps préoccupés avant le départ. Bonne nouvelle : ce pays reste l’un des plus accueillants et stables du Moyen-Orient pour les voyageurs. Voici l’essentiel à retenir pour voyager sereinement :

  • La Jordanie maintient une stabilité remarquable malgré les tensions régionales
  • Les sites touristiques majeurs (Pétra, Wadi Rum, mer Morte) bénéficient d’une surveillance renforcée
  • Les frontières avec la Syrie et l’Irak restent des zones à éviter absolument
  • La police touristique, présente partout, parle anglais et aide volontiers les visiteurs
  • Les femmes peuvent voyager seules moyennant quelques précautions vestimentaires

Après avoir parcouru le pays du nord au sud, nous partageons avec vous notre analyse détaillée de la situation sécuritaire actuelle.

La Jordanie est-elle un pays dangereux pour les touristes en 2025 ?

La Jordanie affiche un bilan sécuritaire plutôt rassurant pour 2025. Nous avons constaté une présence policière discrète mais efficace, particulièrement autour des sites majeurs. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : moins de 0,1% des visiteurs rencontrent des problèmes sérieux selon les données du ministère du Tourisme jordanien.

Le royaume hachémite investit massivement dans la sécurité touristique. Détecteurs de métaux à l’entrée des hôtels, checkpoints sur les routes principales, patrouilles régulières : les autorités prennent leur rôle au sérieux. Cette vigilance s’explique par l’importance vitale du tourisme pour l’économie nationale – environ 14% du PIB – et par la volonté de maintenir l’image d’îlot de stabilité dans une région troublée.

Les Jordaniens eux-mêmes contribuent grandement à cette sécurité. Leur hospitalité légendaire n’est pas qu’un mythe marketing. Nous avons été touchés par leur bienveillance, leur désir sincère de protéger les visiteurs et leur fierté nationale. Un chauffeur de taxi à Amman nous confiait : “Votre sécurité, c’est notre honneur”. Cette mentalité collective crée un environnement naturellement protecteur.

Le gouvernement jordanien a renforcé ses opérations antiterroristes ces dernières années. Les services de renseignement, réputés parmi les plus efficaces de la région, travaillent en étroite collaboration avec les agences occidentales. Cette coopération internationale renforce considérablement le dispositif sécuritaire du pays.

Les zones touristiques en Jordanie sont-elles sûres ?

Pétra, joyau du tourisme jordanien, bénéficie d’un dispositif de sécurité exemplaire. Police montée, caméras de surveillance, contrôles à l’entrée : rien n’est laissé au hasard sur ce site classé UNESCO qui accueille près d’un million de visiteurs annuels. Nous nous y sommes sentis parfaitement en sécurité, même en fin de journée quand les touristes se font rares.

Le Wadi Rum présente une configuration particulière. Cette immensité désertique pourrait sembler vulnérable, mais les Bédouins qui gèrent les camps touristiques connaissent chaque recoin de leur territoire. Leur système de communication informel fonctionne remarquablement bien. Un incident ? L’information circule instantanément entre les camps. Les autorités sont prévenues dans la minute.

La mer Morte et ses complexes hôteliers forment une bulle ultra-sécurisée. Les établissements de luxe emploient leur propre personnel de sécurité en plus de la présence policière. Les plages publiques restent surveillées et l’accès aux zones sensibles près de la frontière israélienne est strictement contrôlé.

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Zone touristiqueNiveau de sécuritéPrésence policièreRecommandations particulières
PétraTrès élevéPermanente et visibleÉviter les sentiers isolés au crépuscule
Wadi RumÉlevéPatrouilles régulièresToujours passer par des camps officiels
Mer MorteTrès élevéRenforcée côté hôtelsRespecter les zones de baignade autorisées
Amman centreÉlevéImportanteVigilance normale en ville
JerashÉlevéPrésente aux entréesRAS
AqabaÉlevéMaritime et terrestrePrudence lors des excursions en mer

Amman, capitale bouillonnante de 4 millions d’habitants, nécessite la vigilance habituelle des grandes villes. Les quartiers ouest (Abdoun, Sweifieh) où se concentrent hôtels et restaurants restent très sûrs. Rainbow Street, artère bohème prisée des expatriés, voit défiler les familles jordaniennes jusqu’à tard le soir.

Quelles sont les régions à éviter absolument en Jordanie ?

La frontière syrienne, longue de 375 kilomètres, constitue la zone la plus sensible. Seul le site archéologique d’Umm Qais, perché sur les hauteurs du Golan, reste accessible aux touristes. Cette ancienne cité gréco-romaine offre des vues spectaculaires sur trois pays, mais nous vous conseillons de vous y rendre tôt le matin et de repartir avant midi.

La frontière irakienne présente des risques encore plus élevés. Cette zone désertique de 181 kilomètres reste interdite aux civils. Les militaires jordaniens y maintiennent une surveillance constante avec drones et patrouilles. Même les Bédouins locaux évitent désormais ces territoires.

Le nord-est du pays, particulièrement la région de Ruwaished, forme un no man’s land à proscrire absolument. Cette zone tampon entre trois frontières sensibles ne présente aucun intérêt touristique. Les rares voyageurs qui s’y aventurent par erreur sont rapidement interceptés par l’armée et reconduits vers des zones sûres.

Les camps de réfugiés, bien que relativement stables, restent des espaces fermés aux touristes. Zaatari, deuxième plus grand camp au monde avec 80 000 résidents syriens, ou Al-Wehdat et Baqa’a pour les Palestiniens, nécessitent des autorisations spéciales rarement accordées. Ces lieux de souffrance et de résilience méritent respect et distance.

Certains quartiers périphériques d’Amman connaissent des tensions sporadiques. L’est de la capitale, notamment autour de Russeifa et Zarqa, peut voir des manifestations imprévisibles. Mieux vaut s’en tenir aux zones centrales et occidentales où se concentrent les infrastructures touristiques.

Y a-t-il un risque de terrorisme ou d’attentats en Jordanie ?

Le risque terroriste existe mais reste modéré selon les analyses concordantes des chancelleries occidentales. La Jordanie n’a connu aucun attentat majeur visant des touristes depuis 2016. Les services de renseignement jordaniens, le Mukhabarat, jouissent d’une réputation d’efficacité reconnue mondialement. Leur travail préventif a déjoué plusieurs tentatives ces dernières années.

Les mesures antiterroristes se remarquent sans être oppressantes. Portiques de sécurité, fouilles de véhicules aléatoires, présence discrète d’agents en civil : le dispositif fonctionne sans créer de psychose. Nous avons apprécié cet équilibre entre vigilance nécessaire et atmosphère détendue.

La coopération internationale joue un rôle clé. Les États-Unis maintiennent une présence militaire significative en Jordanie avec plusieurs bases. Cette alliance stratégique renforce considérablement les capacités de surveillance et d’intervention du royaume. Les renseignements partagés permettent d’anticiper les menaces potentielles.

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Les autorités jordaniennes communiquent régulièrement sur les arrestations préventives. Cette transparence, inhabituelle dans la région, témoigne d’une confiance dans leur système sécuritaire. Les cellules dormantes identifiées sont neutralisées avant tout passage à l’acte.

Nous recommandons une vigilance normale : éviter les attroupements inhabituels, signaler tout comportement suspect, respecter les consignes de sécurité des hôtels. Ces précautions élémentaires suffisent amplement pour voyager l’esprit tranquille.

Que faire en cas de manifestations ou de tensions politiques ?

Les manifestations en Jordanie suivent des schémas prévisibles. Elles surviennent généralement après la prière du vendredi, entre 13h et 15h, autour des mosquées principales comme Al-Husseini à Amman. Ces rassemblements, souvent pacifiques, expriment des revendications économiques ou un soutien à la cause palestinienne.

Notre expérience nous a appris à reconnaître les signes avant-coureurs : augmentation de la présence policière, fermeture préventive de certaines rues, messages d’alerte des hôtels. Les applications locales comme Roya News ou Jordan Times publient des alertes en temps réel. Nous vous conseillons de les télécharger dès votre arrivée.

Face à une manifestation, la règle d’or reste simple : s’éloigner calmement sans courir, éviter de photographier ou filmer, ne jamais prendre position. Les Jordaniens respectent généralement les étrangers qui adoptent une attitude neutre et respectueuse. Un simple “Ana siyah” (je suis touriste) suffit souvent à vous ouvrir un passage.

Les autorités jordaniennes gèrent ces situations avec un professionnalisme certain. Gaz lacrymogènes et canons à eau restent l’exception. La police privilégie l’encadrement et la canalisation des foules. Les touristes pris involontairement dans une manifestation sont systématiquement escortés vers des zones sûres.

Votre hôtel constitue votre meilleur allié. Le personnel, habitué à ces situations, vous informera des zones à éviter et organisera vos déplacements si nécessaire. Gardez toujours sur vous les coordonnées de votre ambassade (numéro d’urgence : 911 pour tous les services).

Est-ce que les femmes peuvent voyager seules en Jordanie sans danger ?

Les voyageuses en solo représentent une part croissante des visiteurs en Jordanie. Nous avons rencontré de nombreuses femmes voyageant seules, toutes avec des expériences globalement positives. Le respect de codes vestimentaires simples facilite grandement l’expérience : épaules et genoux couverts, vêtements amples de préférence.

Les Jordaniennes elles-mêmes adoptent des styles variés, du hijab traditionnel au jean-tee-shirt occidental. Cette diversité offre une marge de manœuvre appréciable aux voyageuses. Dans les quartiers branchés d’Amman ou sur les plages d’Aqaba, les codes se relâchent considérablement.

Les transports nécessitent quelques ajustements. Uber et Careem fonctionnent parfaitement à Amman et offrent une alternative sûre aux taxis traditionnels. Dans les taxis classiques, s’asseoir à l’arrière évite les malentendus. Les bus publics bondés restent inconfortables pour les femmes seules ; préférez les services touristiques JETT, plus chers mais nettement plus confortables.

L’hébergement joue un rôle crucial dans le sentiment de sécurité. Les hôtels de catégorie moyenne à supérieure disposent généralement d’étages réservés aux familles et femmes seules. Les auberges de jeunesse mixtes d’Amman ou Madaba offrent des dortoirs féminins bien tenus. Nous déconseillons le camping sauvage en solitaire, même dans le Wadi Rum.

Certaines arnaques ciblent spécifiquement les voyageuses. Les “guides romantiques” de Pétra, jeunes Bédouins aux yeux de braise, multiplient les avances intéressées. Leur stratégie bien rodée – invitation au thé, balade au clair de lune, déclarations enflammées – vise à soutirer argent ou faveurs. Un refus poli mais ferme met généralement fin à leurs tentatives.

Les témoignages que nous avons recueillis convergent : la Jordanie reste l’un des pays les plus accessibles du Moyen-Orient pour les voyageuses indépendantes. La vigilance de base, le respect des coutumes locales et une dose de bon sens permettent de profiter pleinement de ce pays fascinant, que l’on voyage seule ou accompagnée.

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