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Non, Niort n’est pas une ville dangereuse dans son ensemble, mais elle compte trois quartiers sensibles au nord où la vigilance s’impose. Avec 57,9 délits pour 1 000 habitants en 2024, cette préfecture des Deux-Sèvres se situe dans la moyenne nationale et affiche même une baisse de la délinquance par rapport à 2023. Nous avons analysé les chiffres officiels, visité les différents quartiers et recueilli les témoignages d’habitants pour vous dresser un portrait réaliste de la sécurité à Niort. Voici ce que nous avons découvert :
Suivez-nous pour comprendre où se situent réellement les zones à risque et comment profiter sereinement de cette ville à taille humaine.
Sommaire
La réponse est nuancée. Niort compte environ 60 000 habitants et a enregistré 3 481 crimes et délits en 2024, contre 3 740 en 2023. Cette baisse de 7 % témoigne d’une amélioration notable de la situation sécuritaire. Le taux de criminalité est passé de 63,1 pour 1 000 habitants en 2023 à 57,9 en 2024, plaçant Niort autour du 4 000ᵉ rang national sur le plan de la délinquance.
Nous constatons que la perception d’insécurité dépasse largement la réalité statistique. Les médias se focalisent sur les faits divers survenant dans les quartiers nord, ce qui contribue à noircir l’image globale de la ville. Dans les faits, les quartiers sud et le centre-ville offrent un cadre de vie tranquille et sécurisé. Les événements culturels comme le Festival International du Film ou les marchés hebdomadaires se déroulent sans incident majeur et attirent des milliers de visiteurs chaque année.
La majorité des habitants que nous avons rencontrés décrivent Niort comme une ville conviviale où il fait bon vivre. Comparée à d’autres villes de taille similaire comme Angoulême ou même à des métropoles régionales, Niort présente un niveau de délinquance modéré qui ne justifie pas une inquiétude généralisée.
Les statistiques 2024 révèlent une répartition précise des infractions sur le territoire niortais. Les vols et cambriolages représentent la catégorie la plus importante avec 1 318 faits recensés, soit un taux de 21,9 pour 1 000 habitants. Viennent ensuite les violences contre les personnes avec 845 faits (14,07 ‰), puis les destructions et dégradations avec 644 occurrences (10,72 ‰).
Les escroqueries et fraudes comptabilisent 339 cas (5,64 ‰), tandis que le trafic et l’usage de stupéfiants atteignent 335 faits (5,58 ‰). Ces chiffres montrent que la délinquance acquisitive domine largement le paysage criminel niortais, loin devant les violences physiques.
Nous remarquons que cette répartition correspond aux tendances observées dans les villes moyennes françaises, sans particularité alarmante pour Niort.
Les vols sans violence contre les personnes arrivent en tête avec 539 faits enregistrés (8,97 ‰). Les cambriolages de logements représentent 277 cas (4,61 ‰), un chiffre significatif qui touche principalement les quartiers nord et certaines zones pavillonnaires mal sécurisées. Les vols dans les véhicules comptent 253 faits (4,21 ‰), un phénomène que nous avons observé particulièrement autour des parkings publics et près des zones commerciales.
Les vols de véhicules s’élèvent à 122 cas (2,03 ‰), tandis que les vols d’accessoires sur véhicules atteignent 69 faits (1,15 ‰). Les vols violents sans arme représentent 50 cas (0,83 ‰) et les vols avec arme seulement 8 faits (0,13 ‰), ce qui témoigne d’un niveau de violence plutôt contenu.
Concernant les violences, les coups et blessures volontaires comptabilisent 335 faits (5,58 ‰), les violences sexuelles 175 cas (2,91 ‰) et les violences intrafamiliales 161 faits (2,68 ‰). Ces chiffres, bien que préoccupants, restent en dessous de la moyenne nationale.
Du côté des stupéfiants, l’usage représente 285 faits (4,74 ‰) et le trafic 50 cas (0,83 ‰). Ces infractions se concentrent massivement dans les trois quartiers sensibles du nord, où plusieurs opérations de police ont permis des saisies importantes, notamment de cocaïne en 2022.
Trois secteurs du nord de Niort concentrent l’essentiel des problématiques sécuritaires : Clou-Bouchet, Tour-Chabot – Gavacherie et Pontreau. Ces quartiers cumulent un taux de pauvreté élevé, un chômage des jeunes important et une présence active du trafic de stupéfiants.
Nous avons constaté sur place que ces zones présentent des infrastructures parfois dégradées, avec des halls d’immeubles mal entretenus, des tags récurrents et un sentiment d’abandon exprimé par certains résidents. Les créneaux à risque se situent généralement entre 19h et 6h du matin, particulièrement les week-ends et jours fériés où les rassemblements nocturnes et les nuisances sonores augmentent.
À l’inverse, les quartiers sud comme Saint-Florent, Saint-Liguaire et Sainte-Pezenne affichent un taux de criminalité 40 % inférieur à celui des quartiers nord. Ces secteurs résidentiels et verdoyants offrent un cadre paisible avec commerces de proximité, écoles et espaces verts bien entretenus. Nous vous recommandons vivement ces zones si vous envisagez de vous installer à Niort ou simplement d’y séjourner.
Le quartier Clou-Bouchet, situé au nord entre Saint-Liguaire et le Grand Marais, héberge environ 2 837 habitants sur 48 hectares. Avec un taux de pauvreté de 57 % et un chômage des jeunes atteignant 32,4 % chez les 16-25 ans, ce secteur cumule les difficultés socio-économiques. Le trafic de drogue y est actif, accompagné de nuisances nocturnes régulières, de squats et de vandalisme. Des interventions policières fréquentes, comme l’évacuation de squats en 2023, témoignent de la vigilance des autorités. Malgré ces problèmes, le quartier dispose d’équipements publics fonctionnels : crèche, école et centre social.
Le secteur Tour-Chabot – Gavacherie, ancien espace de potagers devenu mixte, abrite les sous-quartiers de Ribray, le Jaune et le City Stade. Ce dernier concentre une partie du trafic de stupéfiants et des rassemblements nocturnes bruyants. Les tags et dégradations restent fréquents malgré les rénovations urbaines menées entre 2007 et 2014. La municipalité a installé des caméras de surveillance et renforcé les patrouilles, mais les groupes perturbateurs persistent, notamment entre 21h et 4h le week-end.
Pontreau, perché sur la colline Saint-André à l’est du centre, regroupe six tours et environ 242 logements sociaux. Le revenu médian y plafonne à 11 000 € annuels, contre 20 299 € pour l’ensemble de Niort. Bien qu’une rénovation énergétique ait amélioré le bâti entre 2021 et 2023 (passage du label D au label B), les difficultés sociales demeurent : trafic de drogue, nuisances sonores nocturnes, incivilités diverses (ordures, déjections, tags) et squats récurrents. Le manque de gardiens dans les immeubles aggrave les problèmes de cohabitation, et certains habitants évoquent un sentiment de honte face à l’état de leur environnement.
Pour sécuriser ces quartiers, la ville a programmé l’installation de 50 caméras de vidéoprotection (39 déjà autorisées) pour un budget estimé à 150 000 € TTC sur 2024-2025. Des actions sociales ciblées et le soutien d’associations locales comme HSE Sécurité accompagnent ces mesures techniques pour améliorer durablement la situation.
Nos conseils pratiques si vous fréquentez ces secteurs : privilégiez les déplacements en journée, évitez les zones mal éclairées après 20h, gardez vos affaires en vue, ne montrez pas d’objets de valeur et déplacez-vous à plusieurs dans les espaces isolés. En cas d’urgence, composez le 17. Pour signaler des nuisances quotidiennes, contactez la mairie ou l’association HSE Sécurité au 06 24 75 05 29.
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