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Non, Draguignan n’est pas une ville dangereuse au sens strict, mais elle présente des contrastes marqués entre quartiers calmes et zones plus sensibles. Avec 37,9 infractions pour 1 000 habitants en 2023 et une baisse de 5,2 % de la délinquance en 2024, la situation s’améliore progressivement. Nous avons épluché les statistiques officielles, recueilli des témoignages d’habitants et exploré les différents quartiers pour vous donner une vision claire et honnête de la sécurité à Draguignan. Voici ce que vous devez savoir :
Sommaire
Draguignan, sous-préfecture du Var de 40 000 habitants, souffre d’une image qui ne reflète pas toujours la réalité du terrain. Ancienne ville militaire devenue centre administratif, elle affiche sur Ville-idéale.fr une note globale de 4,54/10, la plaçant en 229ᵉ position sur 8 472 villes évaluées. La sécurité y est notée 3,6/10, un score faible qui mérite d’être nuancé.
La ville se divise clairement en deux visages. D’un côté, les quartiers résidentiels sur les hauteurs offrent calme, verdure et vue panoramique sur la Provence. De l’autre, le centre historique et certains secteurs HLM accumulent les difficultés : dégradations, incivilités et sentiment d’insécurité, particulièrement le soir. Cette dualité crée une perception contrastée selon l’endroit où vous vous trouvez.
Le climat provençal ensoleillé, la proximité de la nature et une offre culturelle correcte (cinéma, théâtre, musées) constituent des atouts indéniables. Mais la propreté des rues (note de 4,5/10 pour l’environnement), le manque de transports en commun (3,7/10) et l’urbanisme vieillissant du centre pèsent sur la qualité de vie. Nous avons constaté lors de nos passages que l’ambiance change radicalement entre les quartiers pavillonnaires et les rues du centre ancien.
Les statistiques officielles placent Draguignan au 324ᵉ rang national sur 368 villes de plus de 22 500 habitants en matière de sécurité. En 2023, la ville a enregistré 1 755 crimes et délits, soit un taux de 37,9 infractions pour 1 000 habitants. Ce chiffre, bien que significatif, reste dans la moyenne des villes de taille similaire et montre une tendance à l’amélioration.
La bonne nouvelle : entre janvier et octobre 2024, la délinquance a reculé de 5,2 %, une baisse mesurable qui témoigne de l’efficacité des dispositifs mis en place. Les cambriolages ont particulièrement diminué, passant de 119 en 2016 à 81 en 2023, soit une baisse de 32 %. Les affaires liées à la drogue représentaient environ 319 cas en 2020, concentrées principalement dans les quartiers sensibles.
Contrairement aux idées reçues, Draguignan ne connaît pas de grand banditisme. Les problèmes relèvent davantage de l’insécurité quotidienne : incivilités, nuisances sonores, bagarres sporadiques, dégradations de mobilier urbain et harcèlement de rue. Ce sont ces petits délits répétés qui pèsent sur le ressenti des habitants, notamment des femmes seules qui expriment souvent leur inquiétude dans le centre-ville après la tombée de la nuit.
Les Collettes est unanimement désigné comme le quartier le plus problématique de Draguignan. Nous y avons observé des bâtiments dégradés, des murs tagués, des portes d’immeubles cassées et une saleté visible dans les espaces publics. Le soir, l’insécurité y est palpable. Les habitants recommandent d’éviter ce secteur après la tombée de la nuit, de privilégier les grands axes éclairés et de ne jamais circuler seul. Les attroupements et les nuisances sonores y sont fréquents.
Le centre ancien présente un paradoxe. Charmant en journée avec son patrimoine provençal, il se vide complètement le soir, créant un sentiment d’abandon et d’insécurité. La présence de personnes en situation de marginalité (sans-abri, alcooliques) est visible, et le harcèlement de rue y est régulièrement signalé, particulièrement autour de la place du marché et dans les ruelles adjacentes. Le manque d’entretien frappe : déjections canines non ramassées, poubelles débordantes, façades vétustes. Le bruit nocturne y est aussi un problème récurrent.
Maljournal, quartier de logements sociaux, traverse une période de transition. Des efforts de rénovation urbaine sont en cours, portés par des associations locales et la municipalité. Si l’ambiance reste tendue, nous avons rencontré des habitants qui témoignent d’une amélioration progressive. Le sentiment oscille entre espoir et méfiance, selon l’implication des résidents et la présence policière.
Malmont et Les Selves, perchés sur les hauteurs, offrent le meilleur cadre de vie à Draguignan. Ces quartiers verdoyants bénéficient d’un air plus frais en été, d’une vue panoramique sur la vallée et d’une tranquillité appréciable. Les rues y sont propres, bien éclairées et sécurisées. Nous les recommandons aux familles, aux retraités et aux télétravailleurs qui cherchent du calme sans s’éloigner des commodités. L’ambiance y est résidentielle, avec une mixité sociale équilibrée.
L’Esplanade et Saint-Léger constituent des choix judicieux pour les jeunes actifs et les familles avec enfants. Ces quartiers modernes disposent d’un bon maillage de services : écoles, commerces de proximité, équipements sportifs récents. Le sentiment de sécurité y est élevé, avec une présence policière régulière et un éclairage public efficace. Les infrastructures sont bien entretenues, les espaces verts accessibles (parc de Cabran à proximité).
Le Seiran et la périphérie nord séduisent par leur caractère pavillonnaire. Ces secteurs calmes affichent des rues propres, un voisinage solidaire et un accès facile aux commerces via les centres commerciaux modernes. Les habitants y expriment un niveau de satisfaction nettement supérieur à la moyenne de la ville. La vie de quartier y est active, avec des associations et des initiatives locales qui renforcent le lien social.
Les témoignages que nous avons collectés révèlent une perception très différente selon le lieu de résidence. Les habitants des quartiers périphériques se disent globalement satisfaits de leur cadre de vie, appréciant la tranquillité, la nature proche et les équipements récents (terrains de foot rénovés, skatepark, piste pour deux-roues). Ils soulignent la richesse associative et l’offre culturelle correcte (marchés provençaux, expositions, festivals locaux).
À l’inverse, les résidents du centre-ville et des Collettes dressent un portrait bien plus sombre. Ils déplorent le manque d’entretien, l’insuffisance du ramassage des ordures, les incivilités récurrentes et l’impression d’abandon par les pouvoirs publics. Les femmes sont particulièrement nombreuses à témoigner de leur inconfort, voire de leur peur, lorsqu’elles doivent traverser le centre seules le soir. Le harcèlement de rue, les regards insistants et les remarques déplacées font partie de leur quotidien.
La municipalité a mis en place un arsenal conséquent : 204 caméras de vidéoprotection (dont 8 pour la lecture de plaques), un Centre de supervision urbain actif 24h/24, 56 agents municipaux dont 30 policiers équipés de caméras piétons. Des programmes comme “Voisins vigilants” ou “Un café avec un policier” visent à recréer du lien. Une borne d’appel d’urgence (04 94 68 88 52) et un service d’accompagnement nocturne pour les femmes ont été instaurés. Ces dispositifs portent leurs fruits, comme en témoigne la baisse de 5,2 % de la délinquance en 2024.
Les perspectives d’amélioration existent. La ville prévoit de renforcer l’éclairage public, de développer des animations de soirée pour réapproprier les espaces urbains, et de créer des conseils de quartier pour impliquer davantage les habitants dans les décisions locales. Un projet d’urbanisme participatif vise à rééquilibrer les zones sensibles. Le potentiel est réel, mais tout dépendra de la capacité de la municipalité à maintenir ces efforts sur le long terme.
Draguignan n’est donc ni une ville dangereuse ni un havre de paix. C’est une ville en mutation, avec ses fragilités assumées et ses atouts à valoriser. Si vous envisagez de vous y installer, privilégiez les hauteurs ou la périphérie nord. Si vous visitez la ville, profitez du charme provençal en journée et restez vigilant le soir dans le centre. La situation s’améliore, lentement mais sûrement.
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