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Le Bénin présente un niveau de sécurité globalement acceptable pour les voyageurs, avec des différences importantes selon les régions. Nous avons exploré ce pays d’Afrique de l’Ouest à plusieurs reprises et pouvons vous rassurer : la majeure partie du territoire béninois offre un cadre de voyage serein, particulièrement dans le sud et le centre. Voici les points essentiels à retenir :
Cette analyse détaillée vous permettra de planifier votre séjour en connaissance de cause et d’adopter les bonnes pratiques sur place.
Sommaire
Le Bénin bénéficie d’une stabilité politique remarquable en Afrique de l’Ouest. Depuis la transition démocratique de 1990, le pays maintient des institutions solides et une alternance politique respectée. Le président Patrice Talon, réélu en 2021, poursuit une politique de développement économique qui favorise l’amélioration des infrastructures touristiques.
Cette stabilité institutionnelle se traduit par une administration fonctionnelle et des services publics globalement organisés. Les forces de sécurité béninoises sont bien structurées et entretiennent des relations correctes avec la population civile. Nous n’avons jamais rencontré de tensions particulières lors de nos passages aux contrôles routiers ou dans nos interactions avec les autorités locales.
L’économie béninoise, bien qu’encore fragile, connaît une croissance régulière de 6% annuels depuis 2017. Cette dynamique positive contribue à maintenir un climat social apaisé dans la plupart des régions. Le secteur du tourisme représente environ 8% du PIB et constitue une priorité gouvernementale, ce qui se ressent dans l’accueil réservé aux visiteurs étrangers.
La criminalité au Bénin reste principalement limitée aux délits opportunistes dans les centres urbains. À Cotonou, la capitale économique, nous avons observé une présence policière visible qui contribue à dissuader les activités criminelles. Les statistiques officielles font état d’environ 15 000 délits déclarés annuellement sur l’ensemble du territoire, soit un taux relativement faible pour une population de 12 millions d’habitants.
Les principales menaces concernent les vols à la tire dans les marchés animés comme le grand marché de Dantokpa à Cotonou, les pickpockets dans les transports en commun et les vols d’opportunité sur les plages isolées. Nous recommandons de garder vos effets personnels sous surveillance constante et d’éviter d’exhiber des objets de valeur comme smartphones ou appareils photo dans les lieux très fréquentés.
Les agressions violentes restent exceptionnelles, particulièrement envers les touristes étrangers qui bénéficient généralement d’un respect particulier de la part des populations locales. Les cas de brigandage routier se concentrent principalement sur les axes frontaliers du nord, loin des circuits touristiques classiques.
La circulation routière constitue probablement le risque le plus tangible au quotidien. Le parc automobile vieillissant, l’état variable des routes et la conduite parfois imprévisible nécessitent une vigilance constante. Nous privilégions systématiquement les déplacements de jour et évitons les trajets nocturnes sur les routes secondaires.
La géographie sécuritaire du Bénin présente des contrastes marqués entre le sud paisible et le nord plus sensible. Le ministère français des Affaires étrangères classe les régions selon un code couleur explicite :
Zone verte (normale) : tout le sud du pays, incluant Cotonou, Porto-Novo, Ouidah, Abomey et la côte atlantique. Cette zone concentre 80% de l’activité touristique et présente des conditions de sécurité optimales.
Zone orange (vigilance renforcée) : la région centrale autour de Parakou, Natitingou et Kandi. Les déplacements y restent possibles avec des précautions accrues, notamment l’information préalable des autorités consulaires.
Zone rouge (déconseillée) : les trois départements frontaliers du nord (Alibori, Atakora et partie nord du Borgou). Cette classification découle de l’instabilité croissante dans les pays limitrophes et des infiltrations de groupes armés depuis 2021.
Les parcs nationaux de la Pendjari et W, pourtant attractions touristiques majeures, sont temporairement déconseillés. Ces réserves naturelles exceptionnelles, inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, subissent une pression sécuritaire liée à la présence sporadique de groupes armés non étatiques.
Nous déconseillons formellement les zones frontalières avec le Burkina Faso, le Niger et le Nigeria dans un rayon de 40 kilomètres. Ces secteurs connaissent des activités de contrebande, des mouvements de populations déplacées et des incursions occasionnelles de groupes criminels organisés.
Depuis 2021, le nord du Bénin fait face à une dégradation sécuritaire liée au débordement de l’insurrection djihadiste du Sahel. Les groupes affiliés à l’État islamique au grand Sahara (EIGS) et au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ont étendu leur zone d’influence vers les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.
Le Bénin a enregistré une quinzaine d’incidents sécuritaires dans ses régions septentrionales entre 2021 et 2024, incluant des attaques contre les forces de sécurité, des enlèvements de civils et des actes d’intimidation contre les populations locales. L’attaque la plus médiatisée s’est produite en juin 2022 dans le parc de la Pendjari, causant la mort de plusieurs gardes forestiers.
Le gouvernement béninois a réagi en déployant l’opération militaire “Mirador” avec l’appui de partenaires internationaux. Cette mission mobilise environ 3 000 soldats béninois et des conseillers français pour sécuriser la bande frontalière septentrionale. Malgré ces efforts, la menace persiste et justifie l’évitement de cette région par les voyageurs civils.
Les autorités sécuritaires estiment que les groupes armés utilisent principalement des tactiques de guérilla : attaques éclair, mines artisanales et embuscades sur les axes routiers. Leur objectif semble davantage lié au contrôle des routes de contrebande qu’à l’établissement territorial permanent, mais cette situation peut évoluer rapidement.
Notre expérience de terrain au Bénin nous amène à recommander une approche de sécurité adaptée et proportionnée. La préparation avant départ constitue la première étape essentielle : inscription sur le registre consulaire français Ariane, vérification de vos assurances voyage et rapatriement, et consultation des dernières mises à jour sécuritaires.
Sur place, adoptez ces réflexes de sécurité :
La communication reste votre meilleur atout sécuritaire. L’achat d’une carte SIM locale permet de rester joignable et d’alerter rapidement en cas de problème. Les réseaux MTN et Moov offrent une couverture satisfaisante dans les zones touristiques du sud.
Concernant vos effets personnels, nous recommandons de laisser les objets de valeur non indispensables à votre hébergement. Un smartphone basique suffit largement pour les activités quotidiennes, réservez votre matériel photo professionnel aux sorties organisées avec un guide local de confiance.
La santé constitue un enjeu sécuritaire majeur au Bénin. La vaccination contre la fièvre jaune reste obligatoire, accompagnée d’un traitement antipaludéen adapté. Munissez-vous d’une trousse médicale complète incluant antidiarrhéiques, antalgiques, pansements stériles et gel hydroalcoolique.
En cas d’incident majeur, contactez immédiatement l’ambassade de France à Cotonou qui dispose d’une permanence consulaire 24h/24. Cette représentation diplomatique entretient d’excellentes relations avec les autorités locales et peut faciliter vos démarches administratives ou sécuritaires.
Finalement, le respect des usages locaux constitue votre meilleure protection. Le Bénin est un pays à forte tradition d’hospitalité où la politesse et l’humilité ouvrent toutes les portes. Prenez le temps d’échanger avec vos hôtes, respectez les codes vestimentaires dans les lieux de culte et demandez toujours l’autorisation avant de photographier des personnes.
Notre conclusion après plusieurs séjours au Bénin : ce pays mérite largement sa réputation d’accueil et de sérénité, à condition de rester dans les zones recommandées et d’adopter les bonnes pratiques de voyage. La richesse culturelle, l’authenticité des rencontres et la beauté des paysages compensent largement les précautions à prendre pour un voyage réussi et sécurisé.
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