No products in the cart.
Morthemer, rattaché à Valdivienne dans la Vienne, est un village médiéval d’environ 300 habitants qui abrite un château fortifié du XIIe siècle et une collégiale romane exceptionnelle. Nous l’avons découvert lors d’une exploration de la vallée de la Dive, et ce petit bout de France nous a conquis par son authenticité et son calme. Voici ce que vous devez savoir avant de vous y rendre :
Nous vous emmenons à la découverte de ce joyau méconnu qui mérite amplement le détour.
Sommaire
Morthemer se niche dans la vallée de la Dive, un affluent de la Vienne qui serpente entre prairies humides et bois paisibles. Le village se situe à 30 km au sud de Poitiers, 11 km de Chauvigny et 16 km de Lussac-les-Châteaux. Cette position géographique en fait une étape idéale lors d’un road trip dans le Poitou, loin des circuits touristiques saturés.
Nous avons particulièrement apprécié l’atmosphère apaisante du lieu. Les ruelles étroites bordées de maisons en pierre claire du XVe siècle, l’étang au bord de la Dive et la vue panoramique sur la campagne environnante créent un cadre propice à la déconnexion. Morthemer attire peu de visiteurs, ce qui préserve son caractère authentique et permet de profiter du patrimoine sans la foule.
Le village intéresse particulièrement trois profils de voyageurs : les amateurs d’architecture médiévale qui recherchent des sites préservés, les randonneurs désireux d’explorer la vallée de la Dive sur des sentiers balisés entre 5 et 10 km, et les passionnés d’écologie attentifs aux projets de restauration des cours d’eau naturels.
Le nom « Morthemer » provient du latin médiéval « Castrum Mortemarum », littéralement « château sur une mer stagnante ». Cette appellation fait référence aux zones marécageuses et eaux dormantes qui caractérisaient autrefois la vallée de la Dive. Rien à voir avec la mer donc, mais plutôt avec un paysage humide et verdoyant typique de ces vallées fluviales du Poitou.
L’histoire de Morthemer se confond avec celle de sa forteresse. Dès le XIIe siècle, le château surveille la vallée et contrôle un point stratégique sur la route entre Poitiers et le sud de la Vienne. Le village s’est développé à l’ombre de cette forteresse, attirant artisans, paysans et marchands.
Un événement tragique marque l’histoire locale : le 31 décembre 1369, John Chandos, connétable d’Aquitaine et chef militaire anglais redouté, trouve la mort à Morthemer après avoir été blessé au visage lors d’une bataille de la Guerre de Cent Ans. Une légende tenace raconte que son fantôme hanterait encore les abords du château, où l’on entendrait des pas résonner la nuit.
Au XIXe siècle, le baron de Soubeyran, député et financier fortuné, entreprend une restauration spectaculaire du château. Il confie les travaux à Boeswillwald, disciple de Viollet-le-Duc célèbre pour ses rénovations romantiques de monuments médiévaux. Cette intervention donne au château son allure actuelle, parfois jugée excessive mais indéniablement impressionnante.
Nous avons été frappés par la concentration de patrimoine médiéval dans ce village de 300 habitants. Morthemer conserve un ensemble architectural rare associant château fortifié, église romane et logis seigneurial du XVIIe siècle. Cette configuration témoigne de l’étroit lien entre pouvoir temporel et spirituel au Moyen Âge.
Les ruelles pavées serpentent entre des maisons en pierre calcaire aux fenêtres à meneaux, certaines datant du XVe siècle. Nous vous conseillons de vous perdre dans ces venelles pour apprécier les détails architecturaux : linteaux sculptés, porches voûtés, caves semi-enterrées. Le village a conservé son plan médiéval avec ses passages étroits et ses placettes intimistes.
L’ensemble château-église forme un bloc défensif cohérent, relié autrefois par un logis qui permettait au seigneur de rejoindre son oratoire privé sans sortir de ses murs. Cette disposition illustre parfaitement l’organisation sociale et militaire d’un village fortifié médiéval.
Le site bénéficie d’une inscription aux Monuments Historiques depuis 1927, garantissant la protection de ce patrimoine exceptionnel. Même si le château reste privé et non visitable, l’extérieur se découvre librement depuis les rues du village et offre de magnifiques perspectives pour les photographes.
Le château domine fièrement le village depuis le XIIe siècle. À l’origine simple forteresse militaire dotée d’un donjon carré de cinq étages, il contrôlait la vallée et assurait la défense du territoire. Les murs épais, les meurtrières et la position surélevée témoignent de cette fonction première.
La transformation du XIXe siècle par Boeswillwald a radicalement modifié l’aspect du château. L’architecte a ajouté des éléments néo-médiévaux : créneaux, tourelles, fenêtres à meneaux ouvragées. Le résultat divise encore aujourd’hui les puristes, qui y voient une romantisation excessive du Moyen Âge, et les amateurs d’architecture éclectique, séduits par cette relecture esthétique.
Nous avons particulièrement admiré la silhouette du château depuis l’étang de la Dive. La lumière dorée du matin ou du soir sublime les pierres claires et crée des reflets magiques sur l’eau. Pour les photographes, nous recommandons de venir en début ou fin de journée, quand les tourelles se découpent sur le ciel changeant.
Le château reste une propriété privée fermée au public. Nous respectons ce choix qui permet aux propriétaires de préserver l’édifice. La découverte extérieure suffit amplement à apprécier l’architecture et l’atmosphère du lieu. Un sentier fait le tour du village et offre plusieurs points de vue remarquables sur l’ensemble fortifié.
La collégiale Notre-Dame, accolée au château, représente un exemple remarquable d’église romane fortifiée. Construite aux XIe et XIIe siècles puis modifiée à l’époque gothique, elle présente une architecture sobre et massive typique de l’art roman poitevin.
L’accès se fait par un passage étroit au nord, coincé entre l’église et le mur du château. Le grand portail d’origine a été muré, renforçant le caractère défensif de l’édifice. Cette disposition rappelle que l’église servait également de refuge pour la population en cas d’attaque.
À l’intérieur, la nef unique conduit à un chœur roman surélevé qui domine une crypte à trois vaisseaux. Nous avons été impressionnés par la tribune seigneuriale, balcon de pierre d’où le seigneur et sa famille assistaient à la messe sans se mêler aux fidèles. Cette séparation sociale s’inscrivait dans les murs mêmes de l’édifice religieux.
L’église est généralement accessible aux visiteurs. Nous vous recommandons de prendre le temps d’observer les chapiteaux sculptés, les voûtes en berceau et l’atmosphère recueillie des lieux. La lumière filtrée par les rares ouvertures crée une ambiance méditative particulièrement saisissante.
Sous le chœur de la collégiale, la crypte de la fin du XIe siècle constitue le véritable joyau de Morthemer. Nous descendons quelques marches usées pour pénétrer dans cet espace voûté, sombre et silencieux qui abritait les tombes des anciens seigneurs du lieu.
La crypte à trois vaisseaux présente des voûtes d’arêtes soutenues par des colonnes trapues ornées de chapiteaux sculptés. Ces décors de pierre, bien que sobres, témoignent du savoir-faire des tailleurs de pierre romans. Nous avons particulièrement aimé l’atmosphère de mystère et de recueillement qui émane de cet espace funéraire préservé.
L’éclairage naturel minimal accentue le caractère sacré du lieu. Nos yeux s’habituent progressivement à la pénombre et découvrent les détails architecturaux : la régularité des voûtes, la finesse des joints, la patine des pierres. Cette crypte rappelle que les édifices religieux médiévaux servaient aussi de nécropole pour les familles nobles.
La visite de la crypte complète parfaitement celle de l’église supérieure. Nous conseillons de prévoir une lampe de poche pour mieux apprécier les sculptures et l’architecture. Le contraste entre la lumière du chœur et l’obscurité sacrée de la crypte crée une expérience sensible forte, loin du tourisme de masse.
Informations pratiques
Morthemer nous a offert une parenthèse authentique, loin des sites touristiques saturés. Nous repartons avec des images de pierres dorées, de ruelles silencieuses et de la Dive qui coule paisiblement. Ce village mérite votre détour si vous explorez le Poitou avec curiosité et respect du patrimoine local.
Something went wrong! Try Again.
User registration is disabled for now. Contact site administrator.